Alessia Barbezat, responsable de la communication et des relations publiques au Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a accepté de répondre à nos questions sur l’usage du livre d’or GuestViews.
Je m’appelle Alessia Barbezat, je suis responsable de la communication et des relations publiques du Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Cela fait maintenant 4 ans que je travaille ici.
Le Musée de la Croix-Rouge est un musée qui traite de la question de l’humanitaire sous toutes ses formes. Nous avons une exposition permanente et des expositions temporaires qui sont plus artistiques, photographiques, mais toujours sociétales.
L’idée est d’interroger le visiteur sur des questions qui peuvent déranger. Nous avons notamment présenté des expositions sur l’anorexie, le sida et en ce moment une exposition sur la prison. Ce n’est pas une exposition qui va forcément aborder la surpopulation dans les prisons, mais plus une réflexion sur la nature même de l’emprisonnement, sur le paradoxe d’enfermer pour réinsérer.
Dans un premier temps, GuestViews nous permet d’avoir rapidement des retours concernant les visites de l’exposition. Les feedbacks impactent directement la communication et la muséographie. Mais ce n’est pas parce qu’un commentaire est négatif que l’on va tout changer. Notre objectif : montrer que les expositions trouvent leur public.
De plus, GuestViews permet de dégager des tendances. En complément des enquêtes de satisfaction ponctuelles, l’outil permet de monitorer et de comprendre ce qui plaît aux visiteurs tout au long de l’année. Les tendances dégagées sont souvent surprenantes, à l’encontre de ce qu’on aurait pu imaginer. Par exemple dans le module qui propose aux visiteurs de choisir la photo qu’ils préfèrent, nous sommes souvent surpris par les choix qui dominent et donc indirectement les éléments que préfèrent les visiteurs.
Tout d’abord, notre exposition ne donne pas de réponses à la thématique mais ouvre des pistes et invite le visiteur à se questionner : existe-t-il des alternatives à la prison ? Les travaux d’intérêts généraux pourraient-ils présenter une alternative plus intéressante ?
La scénographie joue également un rôle majeur, en plongeant le visiteur dans une exposition participative et immersive. Nous proposons une vraie expérience qui rompt avec la scénographie traditionnelle qui rend le visiteur passif.
En les poussant à interagir, nous encourageons les visiteurs à exprimer le fruit de leur réflexion dans le livre d’or, ce pourquoi nous avons des commentaires aussi développés.
Nous sommes une toute petite équipe et je suis seule au département communication. La prise en charge de la modération par l’équipe GuestViews m’apporte de la tranquillité d’esprit. La solution a la particularité d’être reliée à nos écrans de socialisation que l’on trouve à l’entrée du musée. Il serait donc fâcheux que la première chose que voit le visiteur quand il arrive soit un commentaire dégradant ou inapproprié. Cela est assez rare puisque nos visiteurs sont très respectueux mais nous ne pouvons pas prendre ce risque.
Ils se sentent investis, c’est important de montrer que l’on se préoccupe de leurs avis. Cet outil leur permet de marquer leur approbation sur un sujet ou non. Nous vivons à une époque où les visiteurs ont l'habitude de donner leur avis, cela nous a paru important de s'adapter à notre public.
Du point de vue des visiteurs, l’application est ludique, ils aiment s’y confier. Nous avons un bon taux de participation.
Cela permet d’identifier rapidement la tendance, si l’exposition est bien reçue ou non.
C’est un outil très facile d’utilisation, autonome et qui ne prend pas beaucoup de temps au quotidien pour être efficace.
Propos recueillis lors de notre collaboration entre 2016 et 2020.